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Et le prix du livre le plus étrange que j’ai jamais lu va à … « La petite marchande de photons » !

Chronique #21

Juillet 2014

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Titre : La petite marchande de photons
Auteur : Manuel Tinoco Vilchez
Editeur : Atria – Coll. Les mondes d’Atria (SF)
Parution : 2010
Nombre de pages : 275 pages
Genre : Science-fiction

Disponible sur Amazon

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Ma note  : Capture d’écran 2014-05-22 à 07.48.03


Résumé couverture

La Terre explose… un jour et le temps s’arrête de couler… L’humanité perd alors ce qu’elle a de plus profond : la parole et l’écrit.

Disséminés ici et là dans la Voie Lactée, les êtres ne se parlent plus, n’échangent plus… Inconscients branchés à la conscience générale, leurs esprits s’entre-pénètrent, se mélangent comme dans un pétrin, sans délicatesse… Je suis toi, tu es moi, nous ne sommes plus, ni l’un, ni l’autre !

Dans le vacarme du silence obligatoire, le maître de l’Empire entre comme il le veut dans toutes les consciences. Jusqu’au moment où Miette, une jeune fille rétive se révolte… contre son père, contre l’ordre qui bâillonne sa voix et son corps. Elle veut se réapproprier l’arme la plus dangereuse pour le régime : le désir féminin.


Mon avis

Ce livre est de loin le livre le plus étrange que j’ai jamais eu l’occasion de lire. L’ayant reçu de la part des éditions Atria, cela me peine un peu de ne lui mettre que deux étoiles mais j’avoue avoir été fort déconcertée face à cette lecture. Je préfère être honnête et faire une critique correcte plutôt que d’enjoliver mon ressenti. Mais attention, ce n’est pas parce que ce livre m’a paru bizarre qu’il en était mauvais. J’ai eu beaucoup de difficultés à entrer dans l’histoire et dans le style de l’auteur mais il est certain que cet écrivain a du talent. Je pense même que Manuel Tinoco Vilchez est un pur génie mais sa plume reste néanmoins réservée (selon moi), à une catégorie de lecteur à laquelle je ne fais pas partie.

Si vous cherchez une histoire simple, dans un décor simple avec des personnages simples, ne commencez pas La petite marchande de photons. Car ce livre est loin d’être simple. L’intrigue se déroule à des lieues de notre planète et à une époque fort lointaine. Dean Kay Shot (personnage qui nous fait évidemment penser à Don Quichotte lorsqu’on le prononce), un livraire (non, il n’y a pas de faute, il n’est pas librairie mais bien livraire) rencontre Miette, une jeune fille (n’appartenant pas à la race humaine, précisons-le), qui est à la recherche de son  deutero (une sorte de chien robotique) qu’elle semble avoir égaré après que la Terre ait explosé. Ensemble, ils vont voyager à travers la Voie Lactée pour tenter de retrouver son animal de compagnie mais surtout, pour ne pas rester seuls dans ce si grand vide qu’est l’Univers. Une histoire prometteuse pour cette collection Science-Fiction chez Atria. Mais cela est sans compter le langage et le style de l’auteur qui m’ont complètement désorientés.

Le début de l’histoire parait fort décousu, comme si l’auteur écrivait tout ce qui lui passait par la tête et on ne voit pas très bien où il veut en venir. Mais après quelques pages, lorsqu’un personnage commence à apparaitre et que le récit démarre, la lecture devient plus aisée. A l’opposé du Big Bang, on vit ici les derniers instants de la planète Terre. Racontée dans un langage très poétique (et très marrant si on comprend les références et les jeux de mots) mais surtout très intellectuel, l’histoire est vraiment spéciale car l’auteur laisse son esprit vagabonder où bon lui semble et n’hésite pas à mettre sur papier toutes les idées saugrenues et mots inventés qui lui passent par la tête.

Traduit, ce livre perdrait tout son charme et toute sa richesse car ce qui compte, ce n’est pas vraiment le contenu mais bien la façon dont le récit est mis en scène et raconté : jeux de mots et de langages (comme la planète Séhodeux – vous avez bien compris Co2 = Séhodeux – qui est la capitale de la Voie Lactée), références savantes (ou pas), notes infra-paginales parfois incompréhensibles et parfois à vous faire tordre de rire (je conseille la définition de « lustre » en page 42 personnellement), ce roman n’est pas destiné à un public jeune. J’ai même dû réduire ma vitesse de lecture et relire quelques phrases pour en comprendre le sens. D’ailleurs, je pense que si je relisais ce livre dans 30 ans, j’aurai un avis complètement différent. Je suis loin d’avoir atteint le niveau de sagesse nécessaire à la reconnaissance du talent de cet auteur.

Au final, même avec son vocabulaire troublant et une certaine difficulté à cerner l’intrigue et les personnages, il s’agit là d’un livre qui, bien que très étrange, est rempli de poésie et d’humour. On voit que l’auteur s’est vraiment amusé à l’écrire ! Je ne le recommanderais pas à tout le monde mais si vous voulez une fois sortir de vos habitudes et lire un livre vraiment hors du commun, La petite marchande de photons vous étonnera surement.


EN PARTENARIAT AVEC ATRIA

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Que je remercie pour leur confiance.

I just can’t stop reading…